
Au Canada? À Ceuta? La recherche de carburant bon marché ne connaît pas de frontière. Actuellement ce sont les Canadiens qui traversent la frontière américaine pour le chercher, mais je me souviens de l’époque, dans les années 1980, quand je faisais la navette quotidiennement pour épargner quelques sous. J’emmenais les enfants souvent pour profiter de ce qu’offrait de mieux la ville de Niagara Falls, en Ontario.
Ma femme m’accuse souvent de ne pas ranger les choses, et…. elle a bien raison. En écrivant le blog, mes souvenirs entraînent d’autres sans logique évidente. Parfois c’est au hasard, et parfois c’est par dessein, des miettes à suivre avant qu’elles ne soient dévorées par le Temps. Dans un commentaire il y a quelques jours, un lecteur a cité le jeu de mots de Groucho Marx: « Time flies like an arrow, fruit flies like a banana. » Pour ma part, même si j’apprécie moi aussi le mot de Groucho Marx, je tiens plus à cette image de Brassens:
…le temps est un barbare
Dans le genre d’Attila
Aux cœurs où son cheval passe
L’amour ne repousse pas
Aux quatre coins de l’espace
Il fait le désert sous ses pas…
Et je retiens dans ma vieillesse les vers de Marvell, que j’ai lus pour la première fois dans la classe de mon professeur à Exeter, Mr. Molloy :
But at my back I always hear
Time’s wingèd chariot hurrying near;
And yonder all before us lie
Deserts of vast eternity.
Déserts de l’éternité, déserts sans horizon. Mais si les souvenirs me fournissent souvent un refuge, ce dernier ne repose pas toujours sur une fondation solide. Brassens nous rappelle que les temps passés n’étaient pas toujours jolis.
Si le temps est un barbare, c’est un barbare polisson et tricheur. Et le futur, qui cache tant de surprises pour les jeunes, n’est guère mieux que le passé.
Quand vous, cher lecteur, parcourrez les articles du blog, sachez que je fais de mon mieux pour ne pas raconter des bêtises dans mes souvenirs. Si mes photos ont souvent des horizons lointains, ce sont des horizons encore circonscrits par ma vie. Et j’en suis bien content face à ce que le temps offre.
Auteur : David Brooks
Révision : Jim Erickson
Si le mot “Brassensophile” n’existe point, vous venez l’invente!
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In professional sports, you have great players, generational players (talent that appears only or twice once in every generation, and immensely talented all-time greats, whose accomplishments may never be surpassed. Brassens was one of the latter, a truly unique talent. I plead guilty as charged!
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